HÉCATOMBE SUR LES ROUTES !

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Le risque méconnu de collision avec des animaux ...


Bien que se soit les chevreuils qui constituent la première cause d'accidents, parfois mortels pour les automobilistes, le blaireau ne reste pas à l'écart face a ces collisions.


Article écrit par Delphine Chayet pour le Figaro. 

En 2009, les rencontres entre une voiture et un animal sauvage sur les routes de France ont causé, en moyenne, 180 accidents par jour. Le Fonds de garantie, qui indemnise depuis 2003 les dommages provoqués par la faune sauvage, voit ces statistiques augmenter chaque année: 31 millions d'euros ont été consacrés à ces indemnisations en 2009, contre 21 millions au cours de l'exercice précédent. «La hausse est liée à une meilleure connaissance de la loi par les assurés qui font plus systématiquement appel à nous, indique François Werner, directeur général du fonds. Quand on sait que l'Allemagne recense 190.000 accidents par an, on voit bien que le phénomène est, ici, encore sous-déclaré.»

Les chevreuils sont à l'origine du plus grand nombre d'accidents (plus de 28.000), juste avant les sangliers dont la population continue de croître en dépit d'un effort de chasse important. On les rencontre désormais aux abords des villes, sur des voies rapides ou des autoroutes. Viennent ensuite les collisions avec des renards, des blaireaux, des lapins et des cerfs.

Considéré comme un enjeu de sécurité publique, le phénomène a récemment fait l'objet d'une campagne de sensibilisation nationale. Les dégâts sont matériels dans l'immense majorité des cas. «Treize personnes sont mortes en 2008 dans un véhicule ayant heurté une bête sauvage, déplore toutefois Michèle Merli, déléguée interministérielle à la sécurité routière. La vigilance et le respect de la vitesse maximale constituent la meilleure prévention.» Dans la grande majorité des cas, ces rencontres sont fatales pour l'animal.


Pic à l'automne :
Selon François Werner, la plupart des accidents se produisent au lever du jour ou à la tombée de la nuit, au moment où le gibier se déplace le plus. Un pic est observé à l'automne, en raison des battues et de la période du rut. La Gironde, la Moselle, les Landes et l'Alsace sont les départements les plus accidentogènes. «La forte densité humaine et la création de nouvelles voies de circulation expliquent aussi le nombre élevé d'accidents, observe Christine Saint-Andrieux, responsable scientifique à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. En Corse, par exemple, les collisions sont rares, alors que les sangliers sont très nombreux.»

Testés sur certains bords de route, les réflecteurs de lumière et les ultrasons n'ont pas fait leurs preuves, selon l'Office. Les clôtures mises en place dans les massifs forestiers les plus touchés permettent de réduire les traversées dangereuses. Mais ce système coûte cher et fragmente les forêts. Quant aux panneaux annonçant la présence de gibier, ils sont peu respectés.

«Seule une information des automobilistes permettra de limiter la casse, souligne Christine Saint-Andrieux. Le risque existe partout: en forêt, mais aussi en zone urbaine et agricole. Pour se protéger, il est bon de savoir que le passage d'un chevreuil en annonce souvent d'autres et que les yeux des sangliers, contrairement à ceux d'autres animaux, ne réfléchissent pas la lumière.»




Réduire les accidents de la route avec la faune sauvage :
apportons enfin de vraies solutions !

Les accidents de la route depuis 1972 sont en constante diminution suite à une prise de conscience de la gravité de la situation et d’une batterie de mesures efficaces, quoiqu’impopulaires.
A l’inverse, les collisions entre véhicules et faune sauvage (les grands ongulés : sangliers, cervidés, cerfs) n’ont pas cessé d’augmenter, même si on est frappé de constater qu’aucun chiffre n’existe depuis 2009. On compte 65000 collisions en 2009 et depuis il faut faire des hypothèses (1).
La faute à qui et à quoi ? Essentiellement à une non protection des usagers de la route.

Graphe : comparaison du nombre d’accidents corporels de la route et du nombre d’accidents avec la faune sauvage entre 1997 et 2017 (source : Sécurité routière 2009 FGAO, 2017 estimation pour la faune sauvage)



Augmentation du nombre d’animaux et hausse du traffic routier :

La population de grands animaux augmente de manière notable depuis trente ans, en grande partie à cause d’une stratégie/attitude irresponsable des chasseurs qui ont introduit une nouvelle espèce de sangliers plus prolifiques (les « cochongliers »), nourris abondamment pendant toute l’année (agrainage).

Dans le même temps, le territoire des animaux diminue et le trafic routier s’intensifie. Les automobilistes se considèrent comme victimes alors qu’ils sont les responsables de l’accident.



Pas de partage de l’espace avec les animaux :

Alors qu’en agglomération, les automobilistes partagent l’espace (quelquefois avec difficulté !) avec les autres usagers de la route, hors des villes ils n’ont pas pris conscience du fait qu’ils sont sur le territoire des animaux et qu’ils doivent donc en tenir compte. C’est eux qui sont sur le territoire des animaux et non le contraire. Les collisions avec les sangliers en centre-ville sont rares…



En cas d’accident avec un animal, pas de constat :

Il faut dire que la Sécurité routière ignore superbement ce type d’accidents.

D’un côté, en cas d’accidents corporels (sur un être humain), un constat de police est systématiquement établi. Les circonstances de l’événement et les responsabilités sont précisées, ce qui ensuite permet de mener des actions correctives et de bénéficier d’une compréhension globale des problèmes.

De l’autre, en cas de collision avec un animal, aucun constat obligatoire n’est prévu, aucune statistique officielle n’existe [2], les lieux de collision ne sont pas répertoriés. Les causes n’étant pas établies, on se prive de tout moyen de résoudre le problème.

Le gestionnaire du domaine routier a plus cherché à dégager sa responsabilité en mettant des panneaux de signalisation en bord des routes qu’à traiter le problème.



Une situation qui profite aux chasseurs :

La situation profite aux chasseurs, qui dans ce silence, apparaissent comme les seuls sauveurs capables d’apporter une solution simple à une hantise légitime ressentie par de très nombreux conducteurs, en particulier dans les territoires où la faune est plus abondante. Ils deviennent ainsi investis d’une mission d’intérêt général qui justifie leur droit de tuer.

Curieuse pirouette puisque dans le même temps, ils ont contribué à décupler les espèces et que l’activité de la chasse elle-même désorganise la faune sauvage, crée la panique et la précipite hors de son milieu naturel, et notamment sur les routes.

Hypocrites et schizophrènes autorités administratives qui dénoncent la prolifération des grands animaux, ordonnent les battues administratives et agréent dans le même temps les élevages de sangliers [3].



Repenser la protection des usagers de la route sans tuer les animaux :

Les méthodes utilisées jusqu’à présent ont été un échec cuisant. Il faut repenser la protection des usagers de la route autrement qu’en tuant les animaux qui pourraient être impliqués dans une collision.


Il existe d’ores et déjà des méthodes qui ont fait la preuve de leur efficacité mais elles n’ont jamais été utilisées à grande échelle :

Sur des zones très accidentogènes, la mise en place de détecteurs d’animaux (infrarouges, etc…) permet de réduire considérablement les accidents. En Isère le nombre d’accidents est passé de 70 à 3 sur une seule année, à un coût de 40 k€ .

- Les barrières olfactives rappellent pour les animaux la présence des grands prédateurs, augmentent leur vigilance et les font éviter les zones à découvert.
- Les barrières électriques, les clôtures empêchent les franchissements des voies à des endroits déterminés.
- L’équipement de capteurs sur les véhicules prévient le conducteur du danger possible, et même déclenche un freinage immédiat. Volvo a validé un système de freinage automatique ultra rapide abaissant le temps de réaction d’une seconde à 5 centièmes de secondes.
- Des passages sur et sous les routes permettent de faciliter les déplacements de la faune.

Ces essais restent des initiatives louables mais isolées (ex : département de l’Isère), souvent pilotées conjointement avec des chasseurs en quête d’une impossible virginité.

copyright OFC Pictures

dossier réalisé par animal cross, pour en savoir plus cliquez sur le logo

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"les collisions routières avec la faune."







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